Publié le 7 Mai 2024

Il y a 70 ans : Dien Bien Phu. Le Souvenir Français n’oublie pas.

Le mot du Président-général.

Le 7 mai 1954, les armées françaises étaient vaincues à Dien Bien Phu.

Le 20 juillet 1954, la signature des accords de Genève mettait fin à la longue histoire de la présence française sur les terres indochinoises.

La France n’a pas à rougir de son œuvre dans ces terres asiatiques. Ce fut une histoire partagée, faite de pages de lumière – l’économie, l’urbanisme, l’éducation, la santé …. – et d’ombre – en particulier cette longue guerre d’Indochine, qui, de 1946 à 1954, fit plus de 500 000 morts [1].

70 ans sont passés. Alors que nous rapatrions 6 corps de combattants retrouvés à Dien Bien Phu, il nous appartient de nous souvenir.

D’abord de ceux qui, au nom de la République, ont combattu en Indochine.

Souvent victorieux, mais combien de fois souffrant – souvenons-nous de ceux qui furent prisonniers après Dien Bien Phu, souvent dans les camps viet que la République française a reconnus au même titre que les camps de déportation nazis [2]. Souvenons-nous aussi des combattants coloniaux et des combattants vietnamiens qui étaient à nos côtés [3].

 Tous étaient la France.

 70 ans sont passés. Alors que le Vietnam, le Laos et le Cambodge ont su développer une vie économique dynamique, alors que le tourisme est partout présent et s’empare de la « cuvette de Dien Bien Phu », il nous appartient d’être capable de construire une histoire partagée avec chacun de ces trois pays.

 70 ans sont passés. Le temps est venu d’une histoire complète et scientifique et d’une mémoire apaisée.

Serge BARCELLINI

Contrôleur Général des Armées (2s)

Président Général de l'association "Le Souvenir Français"

 

 

 [1] 500 000 morts dont 100 à 150 000 assassinés par le Viet Minh - 59 745 tués pour le corps expéditionnaire - 58 877 tués pour les forces vietnamiennes à nos côtés.

[2] Sur les 36 979 prisonniers français depuis 1945, 10 754 furent rendus (28%) dont 6 132 furent hospitalisés. Une mortalité égale à celle des camps de déportation nazis.

[3] Sur les 59 745 tués du corps expéditionnaire, 26 923 combattants originaires du Vietnam ; 12 997 sous-officiers et soldats français ; 2 005 officiers français ; 17 810 légionnaires et tirailleurs africains et nord-africains.

L’ensemble de ces chiffres provient de l’ouvrage du Général Yves Gras, Histoire de la Guerre d’Indochine, Editions Plon, 1991.

Dans les Hauts-de-Seine.

De nombreux soldats originaires des Hauts-de-Seine sont morts pendant la bataille de Dien Bien Phu ou quelques jours plus tard dans les camps de prisonniers. C’est le cas de Pierre Coupard, officier au 7e régiment de tirailleurs algériens, mort des suites de ses blessures au Camp n°1 le 18 juin 1954. Ses restes sont au cimetière de Levallois-Perret.

Une exposition au siège du Souvenir Français.

Le 15 mai sera organisée le vernissage d’une exposition au siège du Souvenir Français, sur le thème de la guerre d’Indochine. Cet événement est organisé conjointement avec l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) et l’ONAC-VG. Il convient de s’inscrire pour y participer. Les modalités sont indiquées dans l’affiche ci-après.

 

Sources :

  • Site MemGen Web – Fiche de Pierre Coupard.
  • Contributions de Jean-Pierre Enault, d’Alain Girod et Bernard Butet.
  • Archives du Souvenir Français – Délégation des Hauts-de-Seine.
  • Lettre nationale n°94 du Souvenir Français.
  • Crédit photographique : ECPAD.
Il y a 70 ans : Dien Bien Phu. Le Souvenir Français n’oublie pas.

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Publié le 29 Avril 2024

Le 13ème rallye citoyen des Hauts de Seine s’achève.

Sous le regard de l’imposante croix de Lorraine du mémorial de la France combattante, 200 jeunes scolaires et leurs professeurs achèvent le rallye citoyen 2024 des Hauts de Seine. Nous sommes le 25 avril 2024.

En raison de la préparation des Jeux Olympiques qui mobilise de nombreux acteurs de la vie citoyenne et associative, ce rendez-vous annuel méritait d’être en effet avancé de quelques semaines malgré le frimas du matin. 

Après des épreuves tant physiques que morales, voire intellectuelles, qui se déroulèrent tout au long de la journée dans les douves du Mont-Valérien, le temps du recueillement en hommage à celles et ceux tombés dans ce haut lieu de la Mémoire nationale appelait au silence. Seule la sonnerie aux Morts emplissait de son murmure répété la profondeur de l’esplanade « abbé Stock ».

Plusieurs médailles furent alors remises par les autorités avant que les récompenses pour les équipes gagnantes viennent saluer les efforts cumulés tout au long de cette journée.

Beaucoup de livres, de visites programmées, de bandes dessinées comme celle du Souvenir-Français « Avec le maréchal Juin » donnèrent à la jeunesse rassemblée l’occasion de prolonger cette journée qui fut aussi celle de la réflexion.

Comme il est de tradition, en présence de la préfète chargée de l’égalité des chances, de plusieurs élus municipaux ou départementaux, du chef de corps du 8e régiment de transmissions, du représentant de l’académie de Versailles, de celle de l’ONaCVG, des membres de la délégation militaire départementale, des représentants des associations et des équipes de bénévoles qui organisèrent cette journée, un lâcher de pigeons - ceux du dernier pigeonnier militaire d’Europe - mit fin à ce rendez-vous départemental des Hauts de Seine.

Félicitations et grand merci à toutes celles et ceux qui se mobilisèrent pour ce succès.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts-de-Seine

 

Légendes des photographies :

  1. Photographie de groupe.
  2. Echanges avec un porte-drapeau.
  3. Dans l’attente des résultats.
  4. Les porte-drapeaux.
  5. Le DG92 du Souvenir Français remet un prix à une équipe gagnante.
  6. Les représentants officiels.

 

Crédits photographiques :

  • S. Guével.
  • Délégation des Hauts-de-Seine du Souvenir Français.
Le 13ème rallye citoyen des Hauts de Seine s’achève.
Le 13ème rallye citoyen des Hauts de Seine s’achève.
Le 13ème rallye citoyen des Hauts de Seine s’achève.
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Publié le 8 Avril 2024

A Asnières-sur-Seine : le LCL Rançon, mort pour la France en Algérie.

Pierre Rançon nait le 17 septembre 1918 à Picquigny dans le département de la Somme. Il est le fils de Louis Rançon et de Marie-Adélaïde Vixe.

En 1939, il intègre l’Ecole Spéciale Militaire, promotion de l’Amitié franco-britannique (1939-1940) et y suit les cours à Aix-en-Provence entre 1940 et 1944. Lieutenant le 19 mai 1944, il est nommé au grade de capitaine à titre temporaire le 25 octobre 1944 puis confirmé le 1er septembre 1945. Il participe, en s’illustrant, à la libération de la France. Diplômé de l’Ecole d’Etat-Major en 1947, il débarque à Saïgon le 3 juin 1952. Il est détaché Hors Cadre de l’Armée Vietnamienne et prend le commandement du 73e bataillon vietnamien. Chef de bataillon le 1er juillet 1953, il rentre en août 1954 et est affecté au 5e régiment d’infanterie. Unité dont il prend le commandement l’année suivante, et qui part ensuite pour le Maroc dans le cadre de l’indépendance du pays.

En 1957, il est affecté à l’Ecole Supérieure de Guerre, il en sort diplômé en mars 1959. Il rejoint sa nouvelle affectation le 18 mars 1959 : chef du 2e Bureau du Corps d’Armée à Oran (renseignements).

Il est tué au cours d’un attentat le 16 décembre 1961 à 23 heures 15 : une charge explosive a été placée sous le lit de la chambre 27 de l’hôtel Windsor, rue du général Leclerc à Oran. L’attentat est revendiqué par l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), organisation terroriste clandestine française, créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme. Les termes du communiqué de l’OAS sont les suivants : « Le lieutenant-colonel Rançon, saint-cyrien, brillant combattant, en acceptant de mener la lutte anti-OAS et en proposant de mettre sur pied des réseaux de délation, ne pouvait plus être considéré comme un officier, mais comme un fonctionnaire de basse police ».

Les obsèques du lieutenant-colonel Rançon sont organisées à Oran en la cathédrale du Sacré-Cœur, en présence du général Charles Ailleret, commandant supérieur interarmées en Algérie, et de nombreux militaires venus rendre hommage à leur camarade.

Le lieutenant-colonel Pierre Rançon était titulaire des décorations suivantes : commandeur de la Légion d’Honneur (13/09/1955), croix de guerre avec palme 39/45, silver star le 28 juin 1945 ; médaille commémorative (sept. 1945), médaille commémorative de la campagne d’Italie, officier de l’Ordre national du Vietnam, Croix de la Vaillance avec palme (fév. 1954), croix de guerre des TOE avec étoile d’argent, officier du Mérite civil Thaï, médaille commémorative Extrême Orient, médaille coloniale avec agrafe Tunisie, médaille commémorative des Opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord avec agrafe du Maroc. Il était aussi titulaire de 13 citations.

Le 23 mars 1940, Pierre Rançon avait épousé Jeannine Lemercier. D’abord inhumé à Oran au cimetière du Petit Lac, son corps a été rapatrié en France, à Asnières-sur-Seine. Son nom est inscrit sur le Mémorial AFN de Péronne dans la Somme, sur le Mémorial AFN de Nanterre et sur le monument aux morts de la ville d’Asnières-sur-Seine.

 

Sources :

Obsèques du colonel Rançon - Copyright INA.

Obsèques du colonel Rançon - Copyright INA.

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Publié le 30 Mars 2024

Au sous-lieutenant Baillon, de Chaville.

Fils d’Henri Baillon et de Marie Marguerite Turnet, Tristan Baillon nait à Paris le 3 juillet 1894, alors que la République est en émoi : le président Sadi Carnot a été assassiné le 24 juin par un anarchiste italien du nom de Caserio. Ce meurtre entraîne des mesures de répression dont les fameuses Lois scélérates qui interdisent, entre autres, la promotion de l’anarchie.

Tristan Baillon habite Chaville. Son carnet militaire indique qu’il porte le matricule 3608 au bureau de recrutement de Versailles. A la déclaration de guerre, en 1914, il est incorporé au 39e RAC (régiment d’artillerie de campagne).

Le 39e est alors en casernement à Toul, en Meurthe-et-Moselle. Il fait partie de la 20e brigade d’artillerie au sein de la 39e division d’infanterie. Le régiment est composé de trois groupes et de neuf batteries de canons de 75, soit un total de 36 canons.

Le carnet militaire du lieutenant Baillon comporte les éléments suivants : canonnier conducteur au 39e RAC le 15 septembre 1914, il passe au 60e RAC le 11 novembre de la même année. Le 14 décembre, il est promu brigadier puis maréchal-des-logis en février 1915. Le mois suivant, il est nommé aspirant à titre temporaire et intègre le 32e RAC. Sous-lieutenant à titre temporaire le 9 février 1916, il est envoyé au 59e RAC et devient sous-lieutenant à titre définitif le 8 novembre 1916. Le 10 septembre 1917, il est cité à l’ordre de la 2e armée, et reçoit la croix de guerre avec palme.

Il est tué à l’ennemi le 29 avril 1918 au lieu-dit Piebrouk sur la commune de Berthen. Il avait 24 ans. Il est enterré à la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, carré 4, rang 1 et tombe 604.

 

Sources :

  • Archives de la Délégation du 92 du Souvenir Français.
  • Memorial GenWeb : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/index.php
  • Memorial GenWeb : contributions de Daniel Gaillard, Georges Prache, Thadée Szalamacha et Bernard Roucoulet.
  • Site chtimiste sur les unités françaises de la Première Guerre mondiale.

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Publié le 10 Mars 2024

Bismarck : s’évader en ballon ? « Ce n’est pas loyal ! »

Charles- Jules Dufour qui, adulte, se fera appeler Duruof, nait au faubourg Saint-Martin à Paris le 9 décembre 1841. Il est le fils de Claude Dufour, grognard de Napoléon et de Rosalie Mabillote.

Forain, sa spécialité est l’aérostat : il construit lui-même ses ballons et il les teste cours de ses déplacements en province, de foire en foire.

En 1870, alors que Paris est assiégé, Germain Rampont, directeur général des Postes, charge Duruof de construire des ballons destinés à la création d’une poste aérienne. Il convient d’informer le gouvernement, réfugié à Tours.

Le 23 septembre, à 8h, place Saint-Pierre au pied de la butte Montmartre, le ballon Neptune décolle avec 125 kg de lettres et dépêches destinées aux délégués du gouvernement. La Poste aérienne est née ! Duruof franchit les lignes allemandes et fait descendre son ballon non loin d’Evreux. En apprenant cela, le chancelier Bismarck hurle : « Ce n’est pas loyal ! ». Et décide de fusiller les aéronautes qui seraient fait prisonniers.

Mais les Parisiens se réjouissent des exploits de Duruof. L’écrivain Théophile Gautier écrit : « L'ennemi qui crut enfermer les Parisiens dans un tombeau, les murer dans un sépulcre, n'a pu mettre de couvercle au caveau. Leur prison eut pour plafond le ciel et l'on n'investit pas le ciel. La noire fourmilière des envahisseurs n'a pu cerner l'azur. L'homme, délivré de l'antique pesanteur, a, grâce au ballon, les ailes de l'oiseau... ».

Plus tard, Duruof ayant épousé les idées de la Commune sera poursuivi puis finalement acquitté.

Replié sur la bourgade d’Esquéhéries dans le département de l’Aisne, Duruof meurt le 12 février 1898.

 

Sources :

 

Le ballon Neptune.

Le ballon Neptune.

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Publié le 21 Février 2024

21 février 1944-21 février 2024

En ce jour d’un triste anniversaire, la délégation générale des Hauts-de-Seine rendit un hommage à Spartaco Fontanot, fusillé au Mont-Valérien il y a 80 ans.

Fils d’une famille italienne immigrée en France, il entra jeune adulte, comme beaucoup d’autres de sa génération à cette époque, dans les Francs-Tireurs et Partisans Main-Œuvre Immigrée (FTP-MOI) et participa à de nombreux actes de résistance et d’hostilité à l’égard de l’occupant allemand.

Arrêté en novembre 1943 par les brigades spéciales, interrogé, torturé, incarcéré à Fresnes puis jugé le 18 février 1944 par le tribunal du Gross Paris, il fut conduit au Mont-Valérien et passé par les armes le 21 février 1944 avec 21 de ses camarades dont Missak Manouchian.

Tous figuraient sur la tragique et désormais célèbre « Affiche Rouge » de propagande éditée et placardée par les occupants allemands. Une femme, la seule du groupe, Olga Bancic, fut, elle, décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart.

Dans le prolongement de la cérémonie nocturne au Mont-Valérien et de la veillée autour du cercueil de Missak Manouchian, ne pas rendre hommage par un geste simple mais émouvant à l’un des siens eut été une faute morale et mémorielle.

Merci donc aux membres des comités voisins de Nanterre et leurs porte-drapeaux d’être venus partager cet instant de mémoire malgré la pluie qui d’une certaine façon le sublima alors même que le cercueil de Missak Manouchian quittait la crypte du Mont-Valérien pour rejoindre avec son épouse Mélinée le Panthéon.

 

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts-de-Seine

 

 

Crédits photographiques : Souvenir Français DG 92 – Bouquet déposé sur la tombe d’un fusillé de l’Affiche rouge – Evocation par Claude Guy de Spartaco Fontanot.

21 février 1944-21 février 2024
21 février 1944-21 février 2024
21 février 1944-21 février 2024
21 février 1944-21 février 2024

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Publié le 11 Février 2024

Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.

Découverte de la crypte.

A Bourg-la-Reine, en 1995, l’association des anciens combattants demande à la mairie le déplacement du monument aux morts, pour l’ériger place Condorcet. Mais celle-ci est l’endroit où se déroulent de nombreuses fêtes et accueille souvent un manège. Le maire, Jean-Noël Chevreau, est réticent. Il a surtout l’intuition que le monument n’a pas été placé par hasard et qu’il conviendrait de faire des sondages pour savoir s’il recouvrait quelque chose. Les premiers coups de pioche révèlent une cavité emplie d’eau. Jean-Noël Chevreau : « On m’appelle dans mon bureau. Je confirme mon arrivée. On me prépare loupiote, échelle. Je descends sans autre protection. J'avais de l’eau jusqu’à mi-mollet. Mes souliers de cuir ont été endommagés mais j'étais aux anges de constater que ma prémonition se vérifiait ».

Les ouvriers trouvent ce jour-là toute une série de cercueils murés avec des briquettes, dont certaines sont gravées aux noms des Morts pour la France, et au fond, un squelette qui les attend, sans doute un mort de la guerre 14-18 inhumé à la hâte dans un cercueil en mauvais pin qui s’est dégradé avec les intempéries. Le cadavre est identifié grâce à son bracelet militaire.

Peu à peu la crypte se dévoile : elle sert de lieu de dernier repos de 28 militaires et civils de la Première Guerre mondiale, quatre de la guerre 1939-1945 et un soldat de la guerre d’Algérie. Des travaux de rénovation, entrepris en 2005, permettent d’aménager les lieux et de l’ouvrir aux visiteurs du cimetière.

 

Georges Castanet.

Georges Castanet est l’un des soldats dont le corps a été placé dans la crypte.

Né le 5 juillet 1886 à Verrières-le-Buisson, dans le département voisin de l’Essonne (à l’époque département de la Seine), Georges Castanet est serrurier de profession et célibataire. Il est soldat à la 8e compagnie du 131e régiment d’infanterie. Régiment de la 18e brigade du général Brissé, avec le 113e régiment d’infanterie, il fait partie de la 9e division d’infanterie du général Martin, du 5e corps d’armée du général Micheler et de la IIIe armée du général Sarrail. Il est caserné à Orléans.

Extrait de l’historique du 131e RI : « peu après, le 2 juin, à la suite d’un tir violent de minen, les Allemands exécutent un coup de main. Les vagues arrivent, déferlent avec une violence sauvage : grenadiers, tireurs, terrassiers..., par lignes successives. Un jeune Sous-Lieutenant, Miron de l’Espinay, se porte au secours du poste menacé. Une mêlée terrible s’engage ; les hommes luttent corps à corps avec un acharnement indescriptible. Les grenades éclatent en pluie meurtrière autour du jeune Chef qui se bat furieusement au premier rang. Soudain on le voit porter sa main à son visage et pâlir sans prononcer une parole. Les assaillants déconcertés par cette réplique audacieuse ont évacué les postes envahis et fuient dans une déroute complète. Mais 11 hommes sont tués, 48 sont blessés et le chef est mourant. Cet officier de 18 ans, que tout le monde aimait pour sa bravoure enthousiaste, son cœur ardent et sa nature droite, est décoré sur son lit de mort, le plus jeune Légionnaire de France ».

Le 30 juin 1916, à l’âge de 30 ans, Georges Castanet est tué par balles dans ces mêmes tranchées, secteur de la Fille Morte, au bois de la Chalande dans la Meuse. D’abord inhumé au cimetière militaire du Vallon des Chênes il est réinhumé dans la crypte de Bourg-la-Reine le 10 mai 1922.

 

Sources :

Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.
Georges Castanet et la crypte de Bourg-la-Reine.

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Publié le 30 Janvier 2024

A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.

Le 28 janvier 2024, à Rueil-Malmaison, en présence de Patrick Ollier, maire de la commune, Jean-Pierre Didrit, président du comité local depuis 1996, a décidé de passer le flambeau. A cette occasion, Claude Guy a prononcé le discours suivant :

 

« Monsieur le président Didrit,

Vous êtes un lointain et fidèle adhérent de l’association mémorielle Le Souvenir-Français puisque vous êtes entré dans ses rangs en 1986.

10 ans plus tard, à la suite du décès dans des conditions tragiques du président de comité, vous avez pris la relève et assurez cette mission sans discontinuer jusqu’à maintenant.

Je pourrais ajouter que depuis 2016 vous avez été un véritable conseiller du délégué général pour les nombreuses questions liées à l’histoire locale.

- Dès 1996, vous lancez le premier ravivage de la Flamme de la Nation avec des jeunes scolaires malgré les fortes réserves des anciens combattants qui vous reprochaient sans doute de n’être pas assez « AC ».

- vous relancez la cérémonie du 19 janvier au pied du monument de Buzenval, en mémoire des combats qui se déroulèrent sur cette zone en 1871 et vous organisez la cérémonie du 125ème anniversaire de la 2ème bataille de Buzenval en présence du maire Jacques Baumel (Compagnon de la Libération) et du ministre de la Défense de l’époque sans oublier une exposition qui marque cet anniversaire en liaison avec la société historique de Rueil-Malmaison.

- Dans les années 2000, vous êtes à l’origine de la création des stèles « Rhin et Danube », « Indochine » et « Algérie -Tunisie » et plus culturellement d’un ravivage de la Flamme avec les élèves de la classe « orchestre » qui se déplacent avec leurs instruments et jouent notamment La Marseillaise sous l’Arc de Triomphe en présence du général Combette très ému par cette heureuse initiative.

- Depuis cette époque, vous consolidez l’assise de l’association dans la ville et veillez en particulier à la rénovation de plusieurs monuments et lieux mémoriels tel le cimetière de la famille de Kreuzenach dévolu au Souvenir-Français et ceux des soldats tombés au combat de la Malmaison le 21 octobre 1870.

- Chaque année, avec votre équipe, vous organisez le 19 janvier le ravivage de la Flamme avec des élèves de la ville puis la cérémonie nocturne qui se déroule à Buzenval et à laquelle assiste des élus municipaux, départementaux et bien sûr des adhérents du Souvenir-Français et le délégué général pour le département.

- Dans ce cadre historique et celui du 150ème anniversaire de la guerre de 1870 -1871, vous avez conduit malgré les contraintes imposées par la Covid 19, une cérémonie en hommage au peintre Henri Regnault mort à 27 ans le 19 janvier 1871, victime d’une balle de l’armée prussienne. Vous contribuez à la recherche de la tombe du commandant Jacquot qui fut retrouvée à Versailles par les partenaires du Souvenir-Français de Rambervillers. Un double hommage lui fut d’ailleurs rendu avec un geste mémoriel : le dépôt d’un bouquet de fleurs.

Dans le même temps, une plaque commémorative fut inaugurée sur le lieu où mourut cet officier en 1870.

- Récemment encore, en 2021, lors de « l’année Napoléon », vous êtes parti à la recherche des tombes de soldats de l’Empire oubliées et celle d’un général qui fut également maire de la ville. Une cérémonie d’hommage spécifique, en présence de Monsieur le maire fut alors réalisée. Elle était simple et émouvante comme nous le souhaitons et les aimons au Souvenir-Français.

- Ainsi depuis plus d’un quart de siècle, dans le cadre de ce que l’on appelle le « devoir de mémoire », votre comité a toujours été présent pour organiser des visites sur les lieux mémoriels pour les scolaires afin qu’aucun élève ne quitte sa scolarité sans être allé au moins une fois sur un lieu de mémoire.

- Vous avez toujours su mettre en œuvre les initiatives suggérées comme celle de remettre la garde d’un drapeau « Rhin et Danube » au conseil municipal des jeunes et plus récemment celui d’un drapeau de la 2ème DB au collège Henri Dunant.

Pour aller vers la fin de mon propos, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont impliqués à vos côtés et sans relâche pour porter ce comité à un haut niveau de représentation du Souvenir Français dans les Hauts de Seine.

Mais pour ce faire, le président Didrit, vous Jean-Pierre Didrit, avez su vous entourer d’une équipe fraternelle (12 personnes) motivée, sérieuse, bien organisée, présente sur tout le spectre associatif de la « ville impériale ».

Et je pense en premier lieu à votre épouse qui vous a accompagné dans ce périple mais aussi à chacune et chacun que j’ai rencontré au cours de mes visites ici à Rueil-Malmaison.

Je pense également à la municipalité et à son maire qui n’ont jamais hésité à vous apporter le soutien dont une association comme la nôtre a besoin. Sans les municipalités, nous ne pourrions pas faire grand-chose pour les Morts pour la France de toutes origines, confessions, croyances ou idéologies auxquels nous devons tant.  Jusqu’à 300 adhérents ont accompagné les nombreuses initiatives prises pour le rayonnement de l’association dans la ville et auprès des autres comités du département.

Ce comité demeure d’ailleurs le premier des Hauts-de-Seine mais il s’agira pour la nouvelle équipe de relever le défi des adhésions à notre association du passé, du présent mais surtout d’avenir.

Par ailleurs, vous avez été ou êtes :

  • Président de la République de Buzenval qui fédère en son sein de nombreuses associations dont les Vosgiens de Paris ou les Héros Rambuvetais de 1870 ; membre de l’association des élus ;
  • Organisateur pendant vos mandats de conseiller municipal puis d’adjoint au maire de la ville (1983-2020) des différentes cérémonies commémoratives, de deux congrès départementaux du Souvenir-Français et d’un partenariat inédit avec l’EMSOME (état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger) et son officier général de l’époque, le général Bulit. Vous avez représenté à plusieurs occasions le Souvenir-Français et le maire de la ville auprès de celui de Bazeilles et participé aux cérémonies à Fréjus.

Président très investi dans votre mission depuis longtemps, je peux vous dire que notre président général et son Conseil d’administration n’ont pas hésité un instant à valider la proposition de vous décerner la cravate d’honneur du Souvenir-Français que je vais maintenant vous remettre.

J’y ajoute au titre de la délégation la plaque de prestige aux quatre visages qui symbolise parfaitement notre histoire ».

 

Claude Guy,

Délégué général pour les Hauts-de-Seine

 

A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.
A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.
A Rueil-Malmaison, le président passe le flambeau.

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Publié le 17 Janvier 2024

Chaville, 2016 : Aliette Coutelle reçoit des mains de Claude Guy une médaille du Souvenir Français. A g., François-Marie Pailler, pharmacien-général, président du Comité de Chaville.

Chaville, 2016 : Aliette Coutelle reçoit des mains de Claude Guy une médaille du Souvenir Français. A g., François-Marie Pailler, pharmacien-général, président du Comité de Chaville.

Entrée en résistance à l’âge de 18 ans sur la terre bretonne qui la vit naître, Aliette Trégoures fit partie des Forces Françaises de l’Intérieur au sein desquelles elle fut nommée lieutenant. Après la guerre, elle rejoignit le corps des auxiliaires féminines de l’armée de terre qui deviendra à partir de 1946 le corps du Personnel Féminin de l’Armée de Terre.

Elle s’installa alors à Châtillon et devint commerçante mais aussi une véritable missionnaire de la mémoire en s’engageant au sein de différentes associations dont le Souvenir-Français pour lequel elle accepta d’être la vice-présidente du comité de Châtillon.

Le 18 juin 2022, au moment où la maire de la ville dévoila le nom du square qui porte désormais son nom « Aliette Coutelle », je lui remis la médaille de Vermeil avec bélière laurée de notre association mémorielle.

Aujourd’hui encore, sur le coussin déposé sur le drapeau bleu blanc rouge qui enveloppe son cercueil, cet hommage particulier du Souvenir-Français est épinglé aux côtés des prestigieuses médailles que reçut cette femme exceptionnelle : médaille de la Résistance, Croix de Guerre 1939-1945, Croix de chevalier de l’ordre national du Mérite et Croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Témoin d’une époque qui mit à l’épreuve son sens du devoir, son courage, son abnégation, Aliette Coutelle nous dit maintenant adieu avec délicatesse en laissant à chacun ce petit mot qu’elle rédigea avec le soin qu’elle mit à maîtriser sa vie : « Pour vous dire Au REVOIR, j’ai composé ce bouquet multicolore…j’ai mis dedans le bleu lapis-lazuli du Nil, l’or de l’ORIENT, le vert de l’IRLANDE, le blanc des Fjords, l’ocre du SAHARA et l’opale d’une aurore boréale.

En touche finale, je piquerai dessus le rubis de mon cœur qui vous aime ». Aliette

La cérémonie religieuse s’achève mais avant que le convoi funéraire s’éloigne du parvis de l’église un dernier chant des Partisans est entonné suivi de la Marseillaise, notre hymne national.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir-Français pour les Hauts de Seine.

 

Crédit photographiques :

 

  • Les photographies qui suivent montrent : Aliette et le comité de Châtillon en 2012 (le colonel Keraudren au premier plan), l’inauguration du square en 2022, Chaville en 2016, la cérémonie des funérailles le mardi 16 janvier 2024.
  • Crédit photographiques : archives du Souvenir France, Anne-Sophie Damecour,

 

Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
Dernier chant des Partisans pour Aliette Coutelle.
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Publié le 14 Janvier 2024

L’entrée dans Orléans libérée en 1944.

L’entrée dans Orléans libérée en 1944.

Marc O'Neill nait le 29 octobre 1909 au Mans dans la Sarthe ; son père, le général O'Neill, est mort des suites de ses blessures reçues pendant la Grande Guerre. Après des études au collège Stanislas de Nantes puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, il entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1930 et en sort dans la promotion "Joffre".

Il est d'abord affecté au 3e régiment d'automitrailleuses puis passe à l'école supérieure de fabrication d'armement à Puteaux. Marc O'Neill participe brillamment aux combats de 1940 comme officier de la 4e Division cuirassée et est blessé sur la Somme. Il refuse d'être évacué et se trouve à Chasseneuil dans la Vienne au moment de l'armistice.

Très vite, il est muté au 1er régiment de chasseurs à Vienne et, refusant de prêter serment au maréchal Pétain, il se voit refuser l'octroi de la Légion d'Honneur pour laquelle il avait été proposé à titre militaire pour sa participation à la campagne de France. Il est ensuite envoyé au Maroc en avril 1941 où il est chargé de l'établissement du matériel à l'Ecole de Cavalerie à Meknès puis du camouflage du matériel. En avril 1942, il est nommé à la Direction du Matériel à Clermont-Ferrand puis à Paris. Il profite de cet emploi pour faire passer clandestinement plusieurs tonnes de matériel en zone libre.

En novembre 1942, il quitte la Direction du Matériel et entre à l'Organisation civile et militaire (OCM) par l'intermédiaire d'un camarade, afin d'aider à la mise en place de la résistance en région parisienne. Le capitaine Marc O'Neill, en mai 1943, reçoit la responsabilité du commandement des formations militaires de l'OCM en région parisienne ; en juillet 1943, il quitte l'OCM car il est nommé responsable des maquis de la zone Nord ; aidé notamment de sa femme Marie-Thérèse, il réussit ses deux premiers parachutages dans le Loiret et dans l'Oise grâce à des contacts avec le Special Operations Executive (SOE) britannique. Bientôt, il réunit sous son autorité directe les organisations mises en place dans les quatre départements de l'Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, du Cher et du Loiret qui forment avec la Nièvre la Région P2. Il regroupe l'ensemble de ces forces sous le nom de Volontaires paysans et ouvriers (VPO).

Fin mars 1944, le lieutenant-colonel FFI O'Neill est nommé Délégué militaire régional pour la Région P2 et quitte Paris afin de rester au contact de la région qu'il dirige militairement et s'installe à Vitry-aux-Loges. Jusqu'au débarquement, il s'occupe de la mise en place des différents plans (parachutages, liaisons) et prend part avec ses maquis (maquis de Lorris) à la libération de la région par des raids de harcèlement des forces allemandes par des unités motorisées. Les maquis d'Eure-et-Loir grossissent en même temps que les moyens de communication allemands diminuent.

Le 17 août il libère avec ses hommes la ville de Châteauneuf-sur-Loire et entre le même jour dans Orléans, installant son PC à la Préfecture. Le lieutenant-colonel O'Neill parvient à amener jusqu'à Paris deux maquis motorisés venant de Chartres et d'Orléans qui établissent le contact avec les unités de la 2e DB à Morangis. Il dirige personnellement, le 25 août, la prise de l'Ecole Militaire avec deux sections pendant que les autres sections de ses maquis prennent le Ministère des Affaires étrangères et la Chambre des Députés. Ces opérations permettent de faire plusieurs centaines de prisonniers.

Le 27 août il retourne à Orléans avant d'être nommé sur sa demande, en septembre 1944, à la Délégation militaire nationale sous les ordres du général Chaban-Delmas qui lui confie l'inspection mobile de l'armée. La capitulation allemande le trouve, en mai 1945, à la tête du 2e Régiment de hussards qu'il quitte pour le Bureau scientifique de l'Armée.

Entre 1946 et 1952, il travaille dans l'industrie du pétrole et ses dérivés ; il est notamment gérant de deux sociétés de matières plastiques de 1948 à 1952. Fin 1954, il occupe le poste de Secrétaire adjoint de l'Ordre de la Libération jusqu'à son départ pour l'Algérie.

En 1956, le lieutenant-colonel O'Neill reçoit le commandement en second de la 532e Demi-brigade d'infanterie de l'Air en Algérie. Embarqué le 16 juillet à Marseille, il arrive à Oran le 17 et, tout de suite, il veut prendre part à une action menée par une unité voisine afin d'initier immédiatement les officiers de la Demi-Brigade à ce type d'opérations nouveau pour eux.

A 40 kilomètres au Sud d'Oran, à Sidi Ralhem près de Safaroui, le 18 juillet 1956, il tombe avec ses hommes dans une embuscade tendue par un ennemi supérieur en nombre. Avec 23 de ses hommes, le lieutenant-colonel O'Neill est tué au cours de l'affrontement.

Temporairement inhumé au cimetière du petit Lac à Oran, la dépouille du lieutenant-colonel O'Neill est rapatriée en France et de nouveau inhumée le 7 juin 1957 en forêt d'Orléans, devant le monument aux morts du maquis de Lorris qu'il avait dirigé pendant la guerre.

Marc O’Neill était titulaire des décorations suivantes : officier de la Légion d'Honneur ; Compagnon de la Libération – décret du 26 septembre 1945 ; croix de Guerre 39/45 ; croix de la Valeur Militaire avec palme (titre posthume) ; médaille de l'Aéronautique ; officier de l'Ordre de l'Empire Britannique.

Son nom est inscrit sur les monuments suivants : Plaque commémorative de Lorris (Loiret) ; monument aux morts d’Orléans ; mémorial départemental AFN de Nanterre ; plaque commémorative à la mairie de Neuilly-sur-Seine.

 

Sources :

  • http://www.memorialgenweb.org : Informations de Stéphane Protois et de Claude Richard.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site de l’Ordre de la Libération.

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